Titre
original : Os sinos da agonia
Traduction
de Geneviève Leibrich et Nicole Biros
(A.M.
Métailie, 1988)
A
Vila Rica, dans le Minais Gerais, Januario, bâtard moitié indien
d'un grand fazendeiro, est condamné à mort pour avoir assassiné
l'époux de celle dont il est fou : Malvina, une dame de la
haute société, éprise, elle, de son beau-fils. Trois personnages
au prise avec les tourments de l'amour au XVIIIe siècle pour
raconter une société coloniale qui se délite. La peinture menue
des sentiments, des mœurs et des paysages qui semble s'inscrire dans
la tradition romantique et folkloriste illustre ce basculement dans
une autre époque historique. Autran Dourado (1926-2012) était
originaire du Minais Gerais et une grande partie de son œuvre a pour
cadre cette région.
"Ne permets jamais, mon fils, qu'ils te confondent avec un mulâtre ou un métis d'Indien et de Nègre. Tu as parfois l'air passablement Noir. Ne te laisse pas faire, ce serait dangereux, ils pourraient te marquer au fer. A ma naissance ils ont voulu m'inscrire sur les registres baptismaux comme métisse de Noir et d'Indien. Comme cela j'aurais été esclave. Il a fallu à mon père le courage de s'avancer et de dire, c'est ma fille, la fille que j'ai eue d'une indigène, protégée par une bulle du Pape, par la loi du Roi. Voilà ce que me racontait ma mère."
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| Indienne avec Mulâtre produisent Chino. Tableaux du métissage du Vice-roi Amat. 1770. |
