"La petite fille et les oiseaux" de Rosario Aguilar


Titre original : La niña blanca y los pájaros sin pies
Traduction de Yves Coleman et Violante do Canto
(Indigo & Côté-femmes, 2001)

On peut regretter que le titre original de ce joli roman, La blanche petite fille et les oiseaux sans pied, se soit perdu dans la traduction. Il annonçait bien la poésie de ce récit qui tente, au fil d'une histoire personnelle et sensible, de faire revivre quelques femmes qui partagèrent la vie des premiers conquérants de l'Amérique centrale : Doña Luisa, la princesse indienne offerte à Pedro de Alvarado ; Isabel de Bobadilla, la femme du fondateur de la ville de Panama ; sa fille, María de Peñalosa qui sera fiancée à Vasco Núñez de Balboa... Bien documenté et imaginatif, ce roman de la Nicaraguayenne Rosario Aguilar est autant un récit historique qu'une exploration de sa propre identité.

"Bien que je sois la suzeraine de nombreux vassaux, servie, aimée, obéie par eux... je l'ai massé de mes propres mains, j'ai frotté énergiquement son corps avec un éponge imbibée d'herbes aromatiques et de fleurs apportées dans ce but. Je l'ai passée sur son corps blanc et ses bras rougis par le soleil, comme doit le faire une esclave pour son maître.  
Peu à peu, il devenait plus soumis, plus obéissant quand je lui faisais signe de se coucher de telle ou telle façon, de se placer de ce côté-ci ou de ce côté-là.  
On me l'a décrit comme un homme tellement fier ! 
Secrètement, à l'intérieur de moi, je souriais, parce que le plus cruel et astucieux des guerriers ennemis était entre mes mains. "


La Malinche (Jeune fille de Yalala, Oaxaca ) de Alfredo Ramos Martínez, 1940