Recueil
de nouvelles issues de La palabra del mudo, cuentos 1952-1972
et Cuentos 1952-1992.
Traduction
de Gabriel Iaculli
(Éditions
Gallimard, 1995)
Absurdité
des guerres fratricides, situations qui mettent en scène le cynisme
ou l'ostentation ridicule, exploration des codes de la virilité,
dénonciation de la hiérarchie sociale ou raciale... puisée dans le
souvenir ou l'observation, toute une gamme de textes qui parfois
répondent aux règles classiques du genre et d'autre fois
s'apparentent à des écrits intimes, des exercices de style ou des
essais.
Un
recueil pour découvrir l'un des écrivains incontournables de la
littérature péruvienne : Julio Ramón Ribeyro (1929-1994).
"À quarante ans, Arístides pouvait se considérer à juste titre comme un homme « exclu du festin de la vie ». Il n'avait ni femme ni maîtresse, travaillait dans les sous-sols de la mairie où il tenait à jour le registre d'état civil et vivait avenue Larco dans un appartement minuscule encombré de vêtements sales, de meubles abîmés et de photos d'artistes épinglées aux murs. Ses anciens amis, mariés et prospères, l'ignoraient quand, de leur voiture, ils le voyaient faire la queue à l'arrêt d'autobus et, s'ils le croisaient par hasard dans un endroit public, se contentaient de lui serrer rapidement la main avec une certaine répugnance. Car Arístides n'était pas seulement l'image morale de l'échec, mais le symbole physique de l'abandon : mal habillé, mal rasé, il sentait la basse cuisine, la pension malfamée."
