Titre original :
Alivio de luto
Traduction
de Bertille Hausberg
(Editions
Métailié, 2000)
Mario
Delgado Aparaín est un écrivain
uruguayen né en 1949 qui a publié des livres de nouvelles et des
romans. C'est un merveilleux conteur dont les récits captivent par
leur tendresse et leur humour. Il est, comme García Márquez, Álvaro
Mutis, Luis Sepúlveda ou
Antonio Skármeta, de
ces auteurs qui touchent par leur humanité. Mario Delgado Aparaín a
d'ailleurs écrit un livre en collaboration avec Luis Sepúlveda, Les
pires contes des frères Grimm,
paru chez Métailié en 2005.
Une
histoire de l'humanité a pour
cadre le village de Mosquitos où vivent Mercedita et sa grand-mère.
Le père de Mercedita, Milo Striga, est emprisonné par la dictature.
Sa mère est partie refaire sa vie au Texas. Dans le village, tout le
monde prédit à la fillette un destin désastreux. D'ailleurs, une
malédiction semble peser sur les Striga. Un ami de son père, Esnal,
va alors prendre à cœur de réhabiliter les Striga en les mettant
en scène dans un récit tout personnel de l'histoire de l'humanité.
"Quand le guerrier Milo Striga en était à sa cinquième année de prison pour avoir conspiré contre les militaires du coup d’État, il y avait belle lurette que sa femme avait connu l'amour et s'en était allée avec un vendeur prospère de livres sur l'agriculture et l'élevage, un homme charmant qu'elle avait connu en se promenant dans les champs d'orge, aux alentours de Mosquitos.On savait qu'en un seul week-end de ces temps anciens, l'inconnu avait réussi à la séduire en lui parlant longuement de la vie fascinante du lombric californien, ce qui aurait suffi à la convaincre qu'il existait encore, dans le vaste monde, des attraits inconnus, des lieux excitants et à l'écart de cette lutte épuisante contre l'impérialisme, cause de tant de malheur pendant ses années de vie commune avec Milo Striga.Ils étaient ensuite partis vivre à San Antonio, Texas.Mais, avant d'abandonner Mosquitos avec sa valise en carton marron et sa petite bouche palpitante comme un as de cœur, la femme avait laissé sa fille Mercedita chez la grand-mère Juliana, la mère de Milo, comptant sur la vieille dame pour faire de la fillette une femme libre, une lionne capable d'esquiver seule les coups inéluctables, comme l'aurait souhaité son père s'il s'était trouvé là pour le lui dire."
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| Cavalier hongrois de l'époque de la Conquête de Arpad Feszty (1856-1914) |
