Titre original : La burla del tiempo
Traduction de Bertille Hausberg
(Editions Métailié, 2005)
Né à Santiago du Chili en 1960, Mauricio Electorat a fait ses études primaires et secondaires au Lycée français de Santiago. Il a vécu à Paris de 1987 à 2005. Il est enseignant de littérature, chroniqueur littéraire et écrivain. Il a d'abord publié deux recueils de poésie, puis un roman policier, Le Paradis trois fois par jour (El Paraíso tres veces al día).
Sartre et la Citroneta est son second roman et il semble, à travers son héros, Pablo, évoquer le Chili de sa jeunesse. Pablo, adulte, navigue entre une rupture sentimentale et le deuil de sa mère. La rencontre avec un ancien mouchard de la dictature le ramène au souvenir de son adolescence et de sa jeunesse alors qu'il devenait militant politique. Défile alors devant nous des figures grotesques de la cruauté et un pays qui n'existe plus. « Moi aussi, je voudrais bien le savoir » répond, au sujet de sa trahison, le mouchard. Cocasse, insolente, la langue de Mauricio Electorat défie les codes de temps : parfois, dans un même paragraphe voire une même phrase des temps narratifs se télescopent pour un peinture qui semble autobiographique des années lycées dans le Chili des années 80.
“Camarades, comme vous vous en souvenez sans doute, nous avons reçu la semaine dernière une lettre du célèbre philosophe et écrivain Jean-Paul Sartre. Aujourd'hui, je vais vous lire une missive que Brigitte Bardot, la grande star du cinéma français a eu l'amabilité de nous envoyer. Un murmure parcourt la salle à demi plongée dans la pénombre. Autour de la grande table ovale, on peut voir les visages attentifs des poètes, nouvellistes, futurs dramaturges, romanciers. Assis au premiers rangs, j'aperçois la poétesse Olivia Negromonte, l'auteur de nouvelles Mario Casas, Jorge Caprile, tous membres de mon atelier. Derrière, comme dans le célèbre tableau de Fantin-Latour, plusieurs rangs de futurs écrivains célèbres se tiennent debout. ”
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| Manifestation étudiante. Berlin. 1968 |