Titre original : Aguafuertes Porteñas
Traduction de Antonia García Castro
(Asphalte, 2010)
Les éditions Asphalte offre une jolie édition en français de ce grand classique de la littérature argentine : une couverture colorée, un format plaisant, quelques photographies d'archives et une très bonne traduction.
Roberto Arlt (1900-1942) est considéré comme l'initiateur de la modernité littéraire dans son pays et son diptyque Los Siete locos (Les Sept fous, 1929) et Los Lanzallamas (Les Lance-flammes, 1931) est un des chef-d’œuvres de la littérature latino-américaine.
Entre 1928 et 1933, il rédige des chroniques pour le journal El Mundo qu'il intitule Eaux-fortes; des chroniques inspirées de ses flâneries dans la capitale, de sa curiosité pour la langue et les gens des faubourgs, des transformations de la ville, de son activité d'écrivain... Ces chroniques amusantes, instructives ou émouvantes permettent au lecteur de se promener dans un Buenos Aires disparu : celui du tango, des immigrés italiens, des chaises sur les trottoirs, des tramways...
"Beaucoup de gens ont tenté de me persuader de fonder un foyer ; au bout du compte, j'ai découvert qu'eux-mêmes vivraient plus heureux s'ils pouvaient ne pas en avoir.
Je suis serviable dans la mesure du possible et quand mon égoïsme ne s'en ressent pas trop, bien que je me sois rendu compte que l'âme des hommes est faite de telle manière qu'ils oublient le bien qu'on leur fait beaucoup plus vite que le mal qu'on ne leur a pas causé.
Comme tous les êtres humains, j'ai identifié bien des mesquineries en moi et j'aimerais mieux ne pas en avoir, mais finalement, j'en suis venu à me dire qu'un homme sans défaut serait insupportable parce qu'il ne donnerait aucun motif à ses proches pour dire du mal de lui, et la seule chose qu'on ne pardonne jamais à un homme, c'est la perfection."
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