« Le miroir de Lida Sal » de Miguel Angel Asturias

 Titre original : El espejo de Lida Sal

Traduction de Claude Couffon

(Albin Michel, 1967)


L'écrivain guatémaltèque Miguel Angel Asturias (1898-1974) est un des rares auteurs latino-américains à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature (1967). Son œuvre s'articule autour de deux thèmes fondamentaux : les questions politiques et sociales de son époque et l'héritage culturel maya-quiche auquel il a été initié dès l'enfance et qu'il a étudié. En effet, en 1924, arrivé à Paris, il s'inscrit au cours d'anthropologie centro-américaine de Georges Raynaud. Il traduira en espagnol, à partir de la version française, le Popol Vuh, le livre sacré des Mayas.


Le miroir de Lida Sal est un recueil de récits où la littérature populaire guatémaltèque et les légendes pré-colombiennes le disputent à la pure création poétique. L'histoire qui donne son titre au recueil est une légende tragique forgée par Asturias : l'histoire d'une jeune fille qui veut séduire par la magie celui qu'elle aime... mais, résumer ces histoires ne sert de rien car c'est la manière de les raconter qui en fait toute la beauté. Voici les mots qui introduisent ce recueil :


" Guatemala. Paysages endormis dans la lumière. Enchantement. Splendeur. Pays vert. Pays des arbres verts. Vallées, collines, forêts, volcans, lacs verts, verts, sous le ciel bleu sans tache. Et tous les mélanges de couleurs qu'offrent les fleurs, les fruits et les oiseaux dans l'essaim des anilines. Mémoire du frémissement de la lumière. Annexions d'eau et de ciel, de ciel et de terre. Annexions. Modifications. Jusqu'à l'infini doré par le soleil. Mais brisons, brisons maintenant cet espace aux couleurs de feu, pour tenter d'atteindre par le toucher la douceur de la pierre tendre taillée pour construire des villes, des tours, des dieux, des monstres, la dureté des obsidiennes, larmiers des nuits les plus profondes, et le vert parfait de la jadéite. "

 

Paravent montrant la danse du volador (env.1690)