"Les temps perdus" de Juan Pablo Villalobos

 

Titre original : Te vendo un perro

Traduit pas Claude Bleton

(Actes Sud, 2016)


Un retraité cynique dans un immeuble décrépi égrène les déboires avec ses voisins, les aventures qui sont encore à sa portée et ses souvenirs... Une galerie croustillante de personnages et de situations servie par un humour mordant, un usage fantaisiste et ironique de la littérature.

Juan Pablo Villalobos est né à Guadalajara, au Mexique, en 1973. Son premier roman, Dans le terrier du lapin blanc, a été traduit en quinze langues.


"À cette époque, chaque matin en sortant de mon appartement, le 3-C, je tombais sur ma voisine de palier du 3-D, qui s'était fourré dans la tête que j'écrivais un roman. Elle s'appelait Francesca et moi, excusez du peu, je n'écrivais pas du tout un roman. […] Après nous être salués d'un haussement de sourcils, nous nous immobilisions devant la porte de l'ascenseur, qui divisait l'immeuble en deux et montait et descendait comme la braguette d'un pantalon. À cause de ce genre de comparaisons, Francesca racontait à tous les locataires que je lui faisais du plat. Et aussi parce que je l'appelais Francesca, qui n'était pas son vrai prénom, c'était celui que je lui avais attribué dans mon prétendu roman.

Il y avait des jours où l'ascenseur mettait des heures à arriver, comme s'il ignorait que les usagers étaient des vieillards, ou comme s'il croyait que nous avions encore tout le temps devant nous et non derrière."


Les Muses, La Musique. Paul Gavarni. 1839