"L'homme qui avait l'air d'un cheval et autres nouvelles" de Rafael Arévalo Martínez

Titre original : El hombre que parecía un caballo y otros cuentos

Traduction de Julián Garavito


(Patiño, 2005)


Voici une curiosité pour ceux qui veulent pousser plus loin leur exploration de la littérature latino-américaine : un recueil de nouvelles publié en 1914 par le Guatémaltèque Rafael Arévalo Martínez (1884-1975). Ces nouvelles ont été qualifiées, par la critique, de « psychozoologiques ». Elles proposent de la réalité une vision empreinte de magie, l'auteur cherchant notamment à percevoir, au-delà des apparences, l'aura de l'animalité sous-jacente à la personnalité.


Amparo Muñoz Reoyo dans un article intitulé El hombre que parecía un caballo» : la prefiguración de las técnicas de la vanguardia, montre que l'écriture de ces nouvelles est une étape importante dans l'évolution de la littérature latino-américaine à une époque où le Modernisme, dont Rafael Arévalo Martínez fut un des poètes, évolue sous l'influence des Avant-gardes. Multiplicité des points de vue, distorsions, exploration de l'inconscient, révélation du merveilleux dans le quotidien, le poète comme médium... sont autant d'éléments qui illustrent et annoncent les mouvements artistiques de ce début du XXe siècle.


"Au moment des présentations, il se trouvait à une extrémité de la pièce, la tête de côté, attitude habituelle chez les chevaux, et l'air de ne pas prêter attention  à ce qui se passait autour de lui. Il avait les membres durs, longs et secs, curieusement ramassés, comme ceux de l'un des personnages d'une illustration anglaise du livre de Gulliver. Mais mon impression d'une ressemblance mystérieuse de cet homme avec un cheval ne fut alors que subconsciente, et peut-être n'aurait-elle jamais surgi à la pleine lumière de la connaissance si ma relation anormale avec le héros de cette histoire ne s'était pas prolongée."