« Capitaine de la mer océane » de José Sarney

Igarité, ubá et jangada et leurs accessoires


 

Titre original:O Dono do Mar

Traduction de Jean Orecchioni

(La Table Ronde, 2004)

José Sarney, né en 1930 dans le Maranhão, au Brésil est un homme d'Etat. Il a été président du Brésil de 1985 à 1990. Il a écrit trois romans que l'on peut trouver en français : Au-delà des fleuves (Éditions Table Ronde), Capitaine de la mer Océane et Saraminda (Éditions Gallimard).

Ce roman nous emmène dans le Grand Golfe du Maranhão et nous plonge dans la vie et les légendes des pêcheurs de cette région à travers les jours du vieux capitaine Antão Cristório, grand connaisseur de la mer et de ses merveilles.

« Il ne faisait ni jour ni nuit sur le port du Mojó. C'était la lumière crépusculaire de l'aube.

Quand Antão Cristório arriva pour monter à bord, la marée n'avait pas encore laissé de marques sur le sable. C'était la pleine mer, étale, qui allait bientôt commencer à descendre. Il marchait, pieds de canard bien ouverts, en forme de triangle, les orteils forts, écartés, enfoncés dans le sol, foulant la terre et laissant de profondes empreintes dans les traces de pas. Son corps était ramassé, trapu, robuste, solide ; les bras, longs ; les mains, libres, se balançaient sans cadence. Les sillons des muscles, nettement marqués, séparaient bras et avant-bras, cuisses et jambes, poitrine et ventre. Il portait son vieux chapeau de paille et son short de pêche tout effrangé, décoloré par le soleil de la mer. Il avait un visage large, un nez épaté, le menton fuyant, le teint hâlé, couleur de glaise, cuir tanné par le soleil et l'eau de mer. »