« Côté cour » de Leandro Ávalos Blacha

Fluídica Urbana 2, collage de Jorge Rigamonti - 1967


Titre original : Medianera

Traduit par Hélène Serrano

(Asphalte éditions, 2013)


Un univers dystopique où des particuliers sont payés pour garder des prisonniers, où les petites filles sont chauves, où une poupée revient à la vie, où l'on voit des métamorphoses inexpliquées... Dans ce recueil de récits, l'Argentin Leandro Ávalos Blacha, nous surprend par sa poésie violente.


« Magda vivait avec son mari, lequel était mort aux yeux de la justice. Elle touchait ainsi une pension de veuve qu'elle complétait en prenant des locataires, de préférence des prisonniers. Dernièrement, on lui avait livré deux frères qui étaient condamnés à dix ans de prison pour enlèvement. Ils avaient à peine vingt ans. Magda leur accordait beaucoup d'attention. Son mari aussi.

Elmer ne quittait pas le sous-sol et passait une bonne partie de ses journées à entraîner les prisonniers. Leurs cellules étaient équipées de tapis de sol, d'haltères et de sangles. Il les obligeait à s'exercer : « C'est pour votre bien » leur assurait-il. Il s'entraînait en même temps qu'eux. »