« La Nymphe et le sous-commandant » de Jaime Avilés

Rencontre zapatiste, 1996. Julian Stallabrass

Titre original : El día que Marcos pasa por mi pueblo

Traduit par René Solis

(Éditions Métailié, 2006)

Un roman qui se déroule au moment du soulèvement zapatiste, en 1994 raconté de manière totalement décalée et drôlatique par un journaliste et homme de théâtre, quarantenaire fatal aux femmes (l'une d'elle s'est suicidée quand il l'a quittée, l'autre est devenue folle), citadin de la capitale qui ne pense qu'à l'amour. Un texte baroque où se mêlent l'histoire personnelle d'un naufrage, l'actualité politique, le langage médiatique et l'autofiction.


« La foule des militants de gauche de toutes tendances, impatients d'aller rendre visite aux zapatistes dans leurs mythiques zones authentiques, se rassembla à San Cristóbal de Las Casas. Tous les participants avaient des sacs à dos, des bottes, des gourdes et des sacs de couchage. Les étudiants étaient nombreux mais il y avait aussi de vieux intellectuels, pleins de curiosité et également de scepticisme. A l'issue de trois jours de discussions, d'assemblées plénières, de ruptures et de déclarations de guerre entre elles, toutes les sectes et tribus s'étaient pliées aux règles de ceux qui coordonnaient la traversée et elles avaient mis plus de vingt-quatre heures pour arriver dans la jungle, dans un convoi de quatre-vingt-cinq autobus fournis par le gouvernement du Chiapas. »