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| Troupes paraguayennes au fort d'Alihuata, vers 1930 |
Titre original : El pozo
Traduction de Martine Couderc
(Atelier du Gué, 1993)
Entre 1932 et 1935, se déroula un conflit meurtrier qui opposa la Bolivie au Paraguay. Augusto Cespedes (1904-1997), bolivien et alors journaliste, couvre le conflit. De cette expérience naîtra un recueil de nouvelles intitulé Sangre de mestizos -Relatos de la guerra del Chaco (Sang de métis - Récits de la guerre du Chaco) qui sera publié à Santiago du Chili en 1936.
La nouvelle Le puits est tirée de ce recueil. Il y raconte comment des soldats boliviens qui souffrent de la soif dans les plaines arides où ils évoluent reçoivent l'ordre de creuser un puits pour trouver de l'eau. Ce puits qui n'en finit pas d'être foré en vain devient alors le symbole de l'entreprise absurde et oppressante que fut cette guerre. Écrit sous la forme d'un journal tenu par le sous-officier qui dirigea cette opération, ce récit mêle au réalisme un lyrisme puissant.
"Est-ce que tout ceci prendra fin un jour ?...Déjà on ne creuse plus pour trouver de l'eau mais pour accomplir quelque dessein fatal, quelque but imprévisible. Les journées de mes soldats se consument dans le tourbillon de la concavité triste qui les emporte, aveugles, au devant de sa croissance sourde et secrète, en les vissant à la terre.
Ici, en haut, le puits a pris l'aspect de quelque chose d'inévitable, d'éternel et de puissant comme la guerre."
